Histoire de La Bretagne

Du XIème siècle au XVIIIème siècle

 

A la lointaine époque des croisades, le lieu-dit La Bretagne (Villa Britannia) était une vaste forêt parsemée d'un chaos granitique. Les propriétaires, chevaliers et seigneurs, l'offrirent à l'Eglise lors de leur départ en pèlerinage vers Jérusalem.

 

Vers 1142, les Sieurs Pierre et Foulques Tison, Raymond Buxi (de Boisse) ainsi que certains châtelains de Pierre-Buffière, au-delà de Limoges, firent dons, à leur tour, de ce qu'ils possédaient en bois, terres et eaux à la "Villa Britannia" au Souverain Pontife.

 

La petite histoire raconte qu'en 1150 une poignée de moines bretons en route vers quelques lieux de pèlerinage décidèrent de s'y établir car la forêt et les chaos rocheux qui émergeaient un peu partout leur rappelaient leur chère province. La notoriété de deux ermites, Junien et Amand fondateurs de la ville de Saint-Junien, contribua sans doute aussi à leur installation.

Malgré le caractère modeste du monastère, une chapelle y fut consacrée sous les vocables de Saint Fiacre et Sainte Madeleine, tous deux patrons des Jardiniers.

 

En 1241, Aimeric de la Serre, Archidiacre de la Marche et Prévôt de Saint-Junien puis Evêque de Limoges en 1245, le plus riche prévôt de son temps, fit construire la maison prévôtale près de la chapelle de la Bretagne (Il n'en reste malheureusement aucune trace).

En 1312, le village compte 148 communiants soit environ 200 personnes et ce décompte restera à peu près constant jusqu'à la révolution.

 

Carte de Casini  1744.  Une croix signale un lieu religieux sur le site le la Bretagne (la Bertagne)
Carte de Casini 1744. Une croix signale un lieu religieux sur le site le la Bretagne (la Bertagne)

 

Les archives départementales de la Haute-Vienne nous apprennent qu'en 1742 des travaux de réparation interviennent sur la chapelle.

 

A partir de 1771, la chapelle de La Bretagne est rattachée à Notre-Dame du Pont à Saint-Junien et devient une cure.

 

Mais quelques années avant la révolution elle est détruite.

 

Le bâtiment du monastère figure encore au cadastre au XIXème siècle mais il est déjà privatisé tout comme l'enclos du cimetière qui le jouxtait. Ils seront l'un et l'autre démantelés au fil du temps.


Du XVIIIème siècle au XXème siècle

 

Après la cure... une école 

En 1880, le conseil municipal demande l'autorisation au préfet de construire une école à La Bretagne.

Le préfet demande l'ouverture d'une enquête afin de collecter toutes les observations sur ce projet. 

Au final, le cahier des charges sera le suivant : 

  • L'école sera mixte.
  • Le nombre d'élèves accueillis ne pourra excéder 50.
  •  Il y aura une salle unique.
  •  Des lavabos seront installés.
  •  Il n'y aura pas de cantine. 
  •  Un préau pour la gymnastique est prévu.

Au total,11 653 anciens francs  seront alloués pour la construction. Le terrain ayant été donné gracieusement par Messieurs VEVAUD propriétaires dans le village.

Le rapport remis au préfet précisait :

"La section compte environ 350 habitants. Rien ne fait pressentir une diminution de population, le contraire aurait plutôt lieu."

En effet, jusqu'en 2006, l'école a toujours accueilli entre 25 et 35 enfants. Il y avait alors deux classes à plusieurs niveaux, deux enseignantes à plein temps et une aide pour les plus petits. Cependant, alors que de nouvelles habitations étaient construites tout autour du village et que de nouvelles familles s'installaient, l'évolution des cartes scolaires et des modes de vie n'ont pas permis de garder ouverte notre école... A notre grand regret !


 

 

Après l'école, une Amicale Laïque et une salle 

 

En 1962, Monsieur GORCE, instituteur à La Bretagne et conseiller municipal, propose aux habitants du village de constituer une Amicale Laïque, afin de proposer aux jeunes et aux anciens un lieu de vie, de convivialité et de partage.

 

L'idée séduit et rapidement il faut trouver un endroit approprié pour bâtir une salle qui accueillera les réunions et les animations de l'Amicale.

 

Si la commune de Saint-Junien souhaite s'engager dans le projet, elle n'a pas les moyens financiers de pourvoir à l'ensemble des travaux . 

 

Qu'à cela ne tienne !

 

Les habitants du village prennent une résolution par laquelle ils s'engagent à construire eux-mêmes, en tant que bénévoles, la plus grande partie de la construction. 

 

L'emplacement est tout trouvé... l'ancien site occupé par des moines.

 

Situés au milieu du village, les modestes  bâtiments monastiques ont été détruits pendant la Révolution. Il ne reste de la chapelle que le porche et une croix votive.

Alors, commence l'organisation des travaux. Chacun donne de son temps, après les travaux des champs ou des heures d'usine, pour terrasser, couler, maçonner, menuiser, etc.

Autour du chantier on travaille, mais on ne manque ni de parler, ni de siffler, ni de rire. On se connaissait bien mais on se connait encore mieux ! Les hommes mettent leur savoir-faire au service de la communauté, les femmes pourvoient au réconfort alimentaire et les enfants prennent une belle leçon de fraternité et d'amitié qu'ils sauront transmettre aux générations suivantes. 

C'est à partir de cette époque que les jeunes ont pu se réunir pour faire du théâtre, de la musique ou des rallyes et les plus anciens pour un loto ou une belote. Les mères confectionnaient des costumes et les pères bricolaient les décors.

 

 Depuis plus de 60 ans, les vide-greniers, les repas autour de la cuisse de bœuf ou d'un civet de sanglier, les soirées spectacle ou théâtre et les courses VTT ou pédestres se sont succédé, avec des moments forts comme les fêtes du cheval, les journées du patrimoine, les feux de Saint Jean, l'accueil et l'hébergement de danseurs péruviens et bretons...

 La mobilisation des bénévoles va plus loin que de proposer des animations. Elle donne à chaque participant, quelle que soit sa génération, le sentiment d'être lié à un groupe dynamique, convivial et solidaire.